Ce Gengis Khan des rayons a été la vedette de l’été, avec les méduses et les prémisses de grippe A. Les gros nids ovales qu’il construit en haut des arbres et les ravages qu’il ferait subir à nos ruches n’ont cessé d’égrener la chronique locale. On a relevé tout l’été la progression démographique et géographique de l’hyménoptère venu de Chine.

Nous avons appris la nouvelle aux responsables du Grand Toulouse qui gèrent les espaces verts des bases de loisirs : « Ça ne nous étonne pas car nous avons trouvé six ou sept nids cet été dans les bases de loisirs, nous allons contacter une société spécialisée pour détruire ce nid car les pompiers refusent d’intervenir ».

« La présence de frelons à cette période tardive de l’automne peut s’expliquer par la douceur de la saison », explique Jean-François Lapeyre, directeur du Muséum d’histoire naturelle, « il n’a guère fait froid jusqu’ici et les mâles qui meurent en principe avec les premiers froids sont peut-être encore vivants. Normalement, seules les reines fécondées survivent à l’hiver en se cachant dans des lieux discrets. Les nids sont détruits par les intempéries car ils sont en simple papier mâché. La reine nouvelle passe son temps à pondre dès le printemps, donnant naissance à des frelons qui vivent dans de nouveaux nids ».

Sa belle cuirasse brune ceinturée d’une large bande orangée ne doit pas vous induire en erreur. L’élégant frelon, dont la taille peut atteindre 3 à 4 cm, le diamètre d’un de ces grains de raisin qu’il affectionne particulièrement, est un dangereux volatile équipé en guerrier pour le combat aérien et rapproché.

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En bande de quatre (ou cinq), il se place en vol stationnaire à l’entrée des ruches et s’attaque aux butineuses alourdies par la collecte de pollen. Fondant sur sa proie, il la décortique de ses longues pinces aiguisées, lui coupant la tête et les pattes comme avec un katana, le sabre des samouraïs, et lui suçant les chairs comme un gastronome s’attaquant à une gambas grillée sans baguette.

Si vous trouvez un nid de forme ovale perché à 10 ou 20 m de hauteur dans un arbre, il est probable qu’il soit peuplé de frelons asiatiques. Il est conseillé de prévenir la mairie de votre commune, ou bien directement le Grand Toulouse si le nid se trouve dans une base de loisirs (Argoulets, La Ramée, Sesquières-Garonne). La collectivité s’adressera à une société spécialisée pour détruire le nid et ses habitants. Vous pouvez aussi le signaler au groupement de défense sanitaire apicole (06 62 15 56 70). « Il pourrait y avoir trois à quatre mille nids l’an prochain en Haute-Garonne ? » s’inquiète David Brunel, responsable du groupe de défense sanitaire apicole, qui tire la sonnette d’alerte : « Ils sont partout, ça devient ingérable ». L’insecte extrême-oriental ne connaît pas de prédateurs sauf l’homme, les geais, pies, pics-verts, mésanges, ne s’attaquant pas aux nids en activité, selon David Brunel. Le piégeage des reines fécondées après l’hibernation, en février (les reines asiatiques se réveillent plus tôt que les européennes) est aussi un bon moyen d’enrayer l’inexorable invasion du vespa du Soleil levant. pour David Brunel, on peut même les piéger toute l’année.

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source : ladepeche.fr

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